Denis G.

Bonjour ,
Je suis président de l’association Coopération Planet et co-animateur du projet EIT Symbiose Vallée sur la basse vallée de l’Huveaune .
Je suis très intéressée par ce développement industriel de panneaux photovoltaiques pour développer les énergies renouvelables et accroitre notre souveraineté dans ce domaine.

 

Merci pour votre contribution à la concertation continue.

MCTB Golfe de Fos Environnement

Calcul du nombre de véhicules par jour induit par les 3 projets CARBON, H2V et GRAVITY.

Ce calcul est faussé et minimisé dans les estimations du nombre de véhicules qui circuleront sur les routes, que ce soit en nombre de Poids Lourds (PL) ou en nombre de Véhicules Légers (VL).

Afin que nous parlions le même langage que celui des informations des trafics routiers, l’association MCTB Golfe de Fos Environnement souhaite que ces chiffres soient rétablis et mis en cohérence avec les chiffres des trafics routiers publiés par les services de l’État.

En effet la DREAL calcule depuis toujours un nombre de véhicules dans un sens puis dans l’autre ce qui nous donne un nombre de véhicules total dans une journée ; si nous devions accepter le calcul absurde de CARBON, il faudrait diviser par deux les chiffres de la DREAL. Les 3 porteurs de projets, considèrent dans leurs nombres totaux de véhicules que, un aller-retour est égal à un véhicule par jour ; ceci réduit de 50 % le nombre de véhicules prévus sur les routes par leurs projets. Il semble que les garants de la CNDP se soient satisfaits de ce calcul erroné (voir ‘Tableau des données agrégées par les garants’ – https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2023-09/Doc6_23_09_22_Tableau_Excel_donnees_agregees.pdf ).

Lorsqu’un véhicule ou plutôt un employé utilise son véhicule pour aller au travail, le matin il fait un trajet sur la route pour aller dans son entreprise et le soir il fait un 2nd trajet pour retourner chez lui. Il y a donc bien 2 véhicules sur la route à 8 heures d’intervalle.

D’après le tableau Excel nommé ci-dessus, nous aurons 2400 véhicules supplémentaires par jour pour CARBON, 260 véhicules supplémentaires par jour pour H2V et 200 véhicules par jour supplémentaires pour GRAVITY, l’ensemble représentant 2860 véhicules/jour supplémentaires sur les routes de Fos-sur-Mer.

Cependant notre association considère que le nombre de véhicules prévus par les porteurs de projet est sous-évalué par rapport à la réalité et devrait plutôt être considéré comme 8300 véhicules/jour pour les trois projets, si l’on s’en tient au nombre d’emplois directs créés (CARBON : 3479, H2V : 165, GRAVITY : 500).
Ce sujet à déjà été abordé publiquement par notre association lors des différentes réunions sur le projet CARBON, notamment celle du 12 octobre à Port-de-Bouc. Lors de ces débats publics CARBON a tenté de minimiser ses trafics routiers en calculant des ‘shift’ de 700 véhicules en même temps sur les routes (pg 74 du CR). Ces chiffres ne correspondent pas à la réalité du nombre de véhicules/24 heures car s’il y a 4 prises de postes dans la journée, nous aurons 2800 véhicules/jour soit 4 fois 700 véhicules par ‘shift’.

Nous vous remercions pour votre contribution à la concertation. 

Métropole Aix-Marseille-Provence

Cette contribution de la Métropole Aix-Marseille-Provence reprend et détaille les éléments présentés lors de la réunion publique du 12 octobre 2023 relative à l’intégration territoriale du projet CARBON.

Cliquez ici pour accéder à la contribution.

Nous vous remercions pour votre contribution à la concertation. 

Chantal C.

Je souhaite déposer un avis défavorable à l’implantation de la Giga-Usine CARBON.
En effet après avoir assisté à 4 réunions publiques sur les 6 organisées et ayant lu les différentes contributions, je trouve que bon nombre de questions posées par les participants et les contributeurs ne reçoivent pas de réponses concrètes. Je vous en donne quelques-unes pour exemples :
– Approvisionnement en matières premières ?
Réponses de CARBON- pour le polysilicium : L’approvisionnement en matières premières est à ce jour encore à l’étude, des fournisseurs allemands ?transport par train à priori.
pour le verre solaire : Le verre solaire pourrait venir d’Europe, de Turquie, du Canada, des Etats-Unis, d’Inde ou de Chine ou d’Asie.
Il est donc assez difficile de déterminer les moyens de transport de ces matériaux et l’impact carbone de leur acheminement.
– Four : de quelle rubrique ICPE le four électrique refroidi par eau dépend-il ?
Réponses de CARBON : Le classement ICPE des fours électriques est en cours de détermination avec les services de la DREAL
– Stockage pdt dangereux l’acide fluorhydrique ?
Réponses de CARBON : À ce jour, les possibilités de stockage de l’acide fluorhydrique sont encore à l’étude.
– Réunion thématique Biodiversité et Environnement : demande de fournir les résultats des inventaires faune flore de la zone d’étude
Réponses de CARBON : Les études seront bien entendues rendues publiques puisqu’elles seront versées à enquête publique. Comme indiqué lors de la réunion publique dédiée, pour ce qui concerne son emprise, CARBON s’engage à rendre les études faune/flore publiques le plus tôt possible.
– Traitement et retraitement des déchets :
Réponses de CARBON :Un traitement avancé (filtrage, dépollution, épuration) permettrait par ailleurs en fin de traitement de récupérer une eau propre qui serait réutilisée dans le process (recyclage) et en partie rejetée (1,3 million de m3) dans le milieu naturel – (à ce jour encore à l’étude)
– Les stations d’épuration :
Quelles sont leurs dimensions ?
Réponses de CARBON : les stations d’épuration sont dans le rectangle orange. Ça fait partie
des zones que l’on considère artificialisées. Et en fait l’étude « voirie et réseaux divers », n’a
pas encore été lancée, donc, nous n’avons pas encore les volumes de traitement exacts,
les seuls volumes que l’on a, c’est ce qui rentre, donc, qui peut présupposer d’un
dimensionnement, mais on n’a pas les éléments suffisants en l’état, des études, pour vous
donner la dimension des stations d’épuration.
– Inquiétudes sur l’augmentation des installations SEVESO sur le site du Port Autonome et en particulier CARBON seuil haut
Réponses de CARBON : Des simulations sont en cours de réalisation pour voir quelles seraient les conséquences en cas d’accident, bien entendu.
Beaucoup de réponses en attente qui ne permettent pas de se faire une réelle idée des incidences et des conséquences de l’installation de cette Giga-Usine.
Le choix du site entraîne l’artificialisation d’une zone supplémentaire.
En plus il y a aussi le contexte général du territoire : un réseau routier déjà largement saturé, des infrastructures ferroviaires vétustes et insuffisantes tant pour l’acheminement des matériaux utilisés que pour les produits finis.
Sans parler de l’afflux de population entrainant des déplacements routiers supplémentaires sans que rien ne soit prévu pour une autre forme de mobilité.
Un projet dit vertueux qui souhaite s’installer dans une zone inadaptée pour l’accueillir dans le respect de l’environnement. Non rien n’est prêt.
Chantal C.

Nous vous remercions pour votre participation à la concertation. 

Marie-Claude F.

Je suis favorable au photovoltaïque et nous avons besoin de produire des panneaux en France, mais pas dans ces conditions.
I Transports et aménagements
CARBON prévoit 3000 employés et la circulation d’un grand nombre de camions . Ce projet repose sur des infrastructures qui n’existent pas, et dont les réalisations ne dépendent pas de l’entreprise ( réseau ferré, plateforme MODALIS, transports en commun, routes…). Le département n’est pas prêt à recevoir un tel projet.
Avec les emplois induits on atteint 10 000 personnes. Mais où loger ces nouveaux salariés et leurs familles. Qu’en est-il des aménagements indispensables (écoles , hôpitaux, logements, services publics…) ?
Certains demandent l’accélération de projets routiers, extrêmement écocides, or d’une part il n’y a pas d’argent public à y consacrer, d’autre part les demandes de compensation (qui se comptent en centaines d’hectares) sont impossible à honorer (c’est ce qu’a dit la vice-présidente du département chargée des routes).

Avec ce projet Fos-sur-Mer subirait une aggravation des pollutions, les riverains subiraient encore davantage de nuisances et de désagréments. Il faut donc avant tout mettre en œuvre un plan ambitieux de réduction du trafic routier fondé sur le ferroviaire, le fluvial (et les pistes cyclables). En attendant sa réalisation, il n’y a a pas d’autre solution que de reporter le projet CARBON.
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II Energie
La consommation crête de Carbon en électricité (230MWh) correspond à celle de la moitié de la population du département. Etant donné l’état de tension du réseau l’hiver cela risque de poser de nombreux problèmes.
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III Impacts environnementaux
L’étude des impacts environnementaux présentée (reconnue incomplète) se limite à l’enceinte du site. Or l’implantation de CARBON ne peut être envisagée sans une adaptation des infrastructures (transport et logements) dont l’impact environnemental serait très important. Certains élus locaux (c’est le cas du maire de Martigues) demandent déjà des dérogations à l’objectif ZAN pour construire des logements. Aucune étude du cumul de ces impacts n’a été réalisée.
La possibilité et le montant des mesures de compensation sont inconnus.

Il y a pourtant d’autres emplacements possibles pour ce projet. En effet il existe sur la Métropole Aix-Marseille-Provence 250 ha de friches industrielles qui, de plus, se situent à une proximité plus raisonnable de zones d’habitat, et des réseaux de transport et d’énergie (exemple: site de LyondellBasell, à Berre l’Étang).
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IV Projet démesuré et dangerosité extrême de l’acide fluorhydrique
L’acide fluorhydrique est un liquide incolore très volatil. Son point d’ébullition est à 19,5°C. Il est prévu d’en stocker 187 tonnes sur le site.
Quand on lit les recommandations à ce sujet, on ne peut que prendre peur !

– 1) Il faut le stocker dans des locaux frais, secs et sous ventilation mécanique permanente, le tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…). La température de stockage recommandée est de 15 à 25 °C.
Comment faire l’été en Provence ?

– 2) L’acide fluorhydrique réagit vivement avec l’eau. En cas d’incendie à proximité il faut utiliser les agents extincteurs appropriés.  En cas d’incendie il faut maintenir les fûts à basse température en les arrosant d’eau et combattre le feu depuis une position abritée. Moyens d’extinction inappropriés: jet d’eau à pleine puissance https://www.carlroth.com/medias/SDB-HN54-CH-FR.pdf

Les pompiers de la région (puisqu’il n’en est pas prévu sur place) devront être plus nombreux et très bien formés, qu’en est-il des financements à ce sujet ?

– 3)  L’acide fluorhydrique réagit violemment avec les bases et est corrosif sur la plupart des métaux courants, engendrant la formation d’un gaz inflammable/explosif (l’hydrogène).

– 4) Conduites à tenir en cas d’urgence :
https://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_6§ion=recommandations
Appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais en raison du risque d’intoxication systémique et après une première décontamination sur place. Les brûlures cutanées qu’il provoque sont douloureuses ; en outre, les plaies se soignent difficilement. Bien qu’elles ne soient pas impressionnantes en apparence initialement, elles peuvent causer une toxicité systémique pouvant même entraîner un décès
Qu’en serait-il sans pompiers et sur un réseau routier saturé ?

Il faut savoir que l’acide fluorhydrique est caustique, il provoque des brûlures de la peau, des yeux, une irritation des voies respiratoires et parfois une intoxication mortelle (une contamination cutanée sur la surface d’une main peut induire une hypocalcémie sévère d’où une atteinte cardiaque). L’absorption de l’acide fluorhydrique se fait par toutes les voies. La lésion évolue vers une nécrose pouvant atteindre les muscles, les tendons ou les os. Les brûlures chimiques cutanées, oculaires et respiratoires peuvent continuer d’évoluer à bas bruit à l’arrêt de l’exposition.

C’est sans aucun doute à cause de cette dangerosité que les travaux sont interdits aux salariés en CDD et aux salariés temporaires.

– 5) Un exemple: L’accident de Gumi en Corée du Sud en 2012
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/10/Flash-ARIA_HF_octobre_2015.pdf
Huit tonnes d’acide fluorhydrique ont fui, tuant 5 employés, en blessant 18 et contaminant 3000 personnes. Finalement, la ville a été évacuée.  Les terres cultivées ont été touchées sur 212 ha et plus de 3900 têtes de bétail intoxiquées ont dû être abattues. Les pertes liées à l’arrêt de 80 usines chimiques et les dommages aux installations ont été évalués à 15 millions d’Euros. L’acide a corrodé plus de 1200 véhicules. 9100 t de végétaux atteints sont brûlées.
Tout cela pour 8 tonnes !
Ce projet évoque 187 tonnes !

6) Sur un site du gouvernement ( https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/10/Flash-ARIA_HF_octobre_2015.pdf ) on peut lire: « Des questions à se poser pour réduire les risques liés à l’acide fluorhydrique (HF)..
– Réduire à la source: préconisation n° 1=> Minimiser les stocks d’HF sur site
– Prévenir et protéger: préconisation n° 11=> Mettre en place un périmètre de sécurité pour toute opération sur des équipements avec de l’HF (15 m), et un périmètre de protection en cas de rejet accidentel allant de de 30 m (petite fuite) à 200 m (grosse fuite).
préconisation n° 12 => Anticiper une dérive possible des vapeurs vers le voisinage en cas de fuite (moyens d’alerte, direction du vent)
La conclusion va de soi: ce projet est démesuré.

Je le répète: oui à la production de panneaux en France, mais pas dans ces conditions.

Bien cordialement

 

Nous vous remercions pour votre participation à la concertation. 

Philippe K.

L’UPE 13 a souhaité déposer une contribution à cette concertation publique pour apporter le regard de ses adhérents regroupés sur le territoire des Bouches du Rhône.
L’Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône est l’organisation interprofessionnelle qui rassemble toutes les entreprises de tous les secteurs d’activités, quelles que soient leur taille, leur structure, leur métier.
Toutes les composantes de l’économie du département sont présentes à l’Upe 13 à travers les grandes fédérations professionnelles (FBTP, UIMM, UMF, ARIA, France Chimie) mais aussi 110 syndicats et groupements professionnels tels que l’UMIH, l’immobilier, le commerce, les assurances, les banques, le transport … les pôles d’activités et les associations d’entreprise.
L’UPE 13 fédère plus de 13 000 entreprises et près de 250 000 salariés du secteur privé. L’UPE 13 travaille étroitement avec les Zones d’Activités Economiques du territoire et porte les intérêts et la parole des entreprises sur les grands sujets qui concernent le développement de leur activité au rang desquels la réindustrialisation de son territoire et la décarbonation de l’énergie afin d’agir pour une croissance durable.
Veuillez trouver en pièce jointe l’avis favorable motivé que nous portons au projet mené par CARBON SAS

Cliquez ici pour accéder au document

Gérard C.

Messieurs,
nous vous prie de bien vouloir trouver ci-joint, l’avis commun formulé par l’association Au Fil du Rhône et la Fédération d’Action Régionale pour l’Environnement (FARE Sud).
Respectueuses salutations
Gérard C.
Au FIl du Rhône
Fédération d’Action Régionale pour l’Environnement

Nous vous remercions pour votre participation à la concertation. 

Philippe MAURIZOT

Projet CARBON sur FOS : le revers de la médaille…

A – Sur le plan environnemental et risque industriel :

CARBON c’est quoi ?

C’est le projet d’implantation, à Fos, d’une giga usine, sur 62 hectares, dédiée à la fabrication de plaquettes de silicium, de cellules et de panneaux photovoltaïques, avec pour ambition de concurrencer la Chine, leader mondial du secteur.

Mais, pour les Fosséens, c’est aussi :

Un 13ème site SEVESO «seuil haut», représentant un danger industriel accru, quand les simulations démontrent déjà la difficulté d’évacuer la population face aux risques actuels.

Sans le préalable de la réalisation d’infrastructures adéquates, à commencer par des routes, cela revient à accroître un danger de mort pour des milliers de personnes. ☠️

C’est donc d’une irresponsabilité folle !

Rappels :

La classification SEVESO «seuil bas» ou «seuil haut» dépend du niveau de dangerosité des produits utilisés et de leur quantité stockée sur site. La ZIP de Fos compte déjà 15 sites SEVESO, dont 12 «seuil haut».

Les analyses préliminaires du projet CARBON ont classé «forts» ses risques technologiques et industriels induits.

Encore plus de produits dangereux et des rejets qui vont s’ajouter à l’effet cocktail.

Pour son process de production industrielle, CARBON annonce l’utilisation annuelle de :

19 000 tonnes de produits chimiques,
22 000 tonnes de gaz liquides,
13 000 tonnes de polymères,
22 000 tonnes d’aluminium,
15 000 tonnes de polysilicium,
de différents acides sous forme liquide (nitrique, lactique…), de différents gaz (argon, ammoniaque, azote…), de peroxyde d’oxygène, de potassium, de soude…

NB : une instruction du gouvernement datée du 06/11/2017 restreint l’accès du public à la liste et aux quantités de substances utilisées par les sites SEVESO «seuil haut», considérant ces informations potentiellement sensibles, car pouvant faciliter des actes de malveillance.

CARBON annonce aussi des rejets de NOx, CO2, SO2…, présentés comme «résiduels» et «soumis à des seuils licites».

Malgré les promesses de «vigilance», «confinement», «circuits fermés», «filtration», «épuration» et «respect des normes» de pollution en vigueur, on est en droit de s’inquiéter.

Surtout quand on connaît le nombre et le niveau du non-respect de ces règles et normes officiellement constatés sur la ZIP au cours de ces dernières années.

Un projet très consommateur en énergie (plus de 1,2 TWh/an) et en eau.

2,7 millions de m3/an d’eau souillée à épurer avant rejet de 1,3 million de m3/an dans la nature.

Cette eau, propre à l’origine (Rhône), sera souillée chimiquement et nécessitera, après usage, un traitement d’épuration pour retirer les matériaux polluants, notamment les acides et alcalins utilisés pour le lavage des plaquettes de silicium (wafers) et la production des cellules. Une partie de cet eau sera réutilisée dans le process et 1,3 million de m3/an sera rejeté dans la nature.

490 000 T/an de marchandises, donc plus de camions (car multimodal… «à terme»).

CARBON prévoit une circulation de marchandises (matières premières, matériaux, composants et produits semi-finis ou finis) de 490 000 tonnes/an, soit l’équivalent de 20 000 containers. La quantité de marchandises sortantes est estimée à 217 000 tonnes/an.

Cela signifie plus de camions en rotation permanente sur site et plus de camions sur les routes, donc plus de CO2, car le transport routier des produits finis risque d’être longtemps prépondérant, malgré les promesses de développement «à terme» du ferroviaire et du fluvial.

NB : dans les analyses préliminaires du projet, sont classés «majeurs» les enjeux environnementaux pour : la faune et la flore (terrestre et maritime), les zones humides, le transport, la consommation et la gestion de l’eau.

Conclusion : Cette giga usine CARBON contribuera (peut-être) à décarboner (un peu) l’Europe, mais sûrement pas Fos-sur-Mer et son territoire qui subiront une majoration du risques industriel et encore PLUS de pollution et de nuisances.

B – Sur le plan économique :

CARBON ambitionne de concurrencer la Chine, leader mondial du panneau photovoltaïque : un objectif utopique doublé d’un mauvais choix stratégique.

La giga usine envisagée sur Fos représenterait un investissement de plus de 1,5 milliard d’euros, soit le prix d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins neuf. Mais cet investissement est loin d’être bouclé. Et même s’il parvenait à l’être, ce serait un mauvais choix d’investissement par rapport à l’objectif poursuivi.

Pourquoi ?

Parce qu’il faudrait être naïf pour croire que les Chinois laisseront l’ombre d’une chance à cette usine fosséenne, fusse-t-elle «giga», eux qui :

Dominent ce domaine industriel depuis plus d’une décennie,
Monopolisent toutes les étapes de la chaîne de production,
Possèdent les 10 premiers fournisseurs mondiaux,
Ont investi, depuis 2011, plus de 50 milliards de dollars dans le développement de ce secteur (10 fois plus que l’Europe qui importe 84% de ses équipements),
Détiennent plus de 85% du marché mondial des panneaux photovoltaïques,
Sont les plus gros producteurs de silicium polycristallin (matière 1ère utilisée pour fabriquer ces panneaux),
Sont aujourd’hui les banquiers de la planète.

La Chine a largement les moyens de rendre ce projet CARBON non compétitif à l’échelle mondiale.

Même si l’usine de Fos parvenait à produire le m2 de cellules photovoltaïques à un prix correct par rapport aux Chinois (ce qui n’est pas gagné), ces derniers, grâce à leur leadership, leurs atouts économiques (coûts marginaux faibles, coût MO, marchés intérieur et extérieur, investissements à l’étranger, accords internationaux…) auraient tôt fait de baisser leurs prix pour anéantir la moindre compétitivité de l’usine Fosséenne.

C – Alors que faire ?

La France doit concentrer ses capacités financières (limitées) à miser sur de la R&D (pour les batteries de nouvelle génération par exemple) et des projets innovants, mais réalistes, dans des domaines vis-à-vis desquels elle détient un réel avantage comparatif, c’est-à-dire, en matière d’énergie : l’éolien offshore, l’H2, le power to gas… y compris le nucléaire (même si plus contesté), car il faut bien reconnaître que nous sommes toujours (mais pour combien de temps encore ?) champions en la matière.

Philippe MAURIZOT
Ancien Conseiller régional
Vice-président de la Commission Industrie-Innovation-Nouvelles technologies & Numérique
Conseiller municipal de Fos-sur-Mer
pour le groupe d’élus «Concrétisons nos espoirs»
et sympathisants.

Nous vous remercions pour votre participation à la concertation. 

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