Bonjour,
Concernant les eaux, votre projet distingue 3 types d’eaux utilisées :
1 – les eaux de refroidissement des fours qui ne seront pas traitées car elles évolueront dans un circuit fermé
2 – les eaux de process qui seront traitées par station d’épuration puis rejetées dans le respect des objectifs de qualité du milieu récepteur (pg51)
3 – les eaux ménagères

Questions :
A) Il n’y a aucune indication sur le volume d’eaux nécessaires au refroidissement des fours et le volume d’eaux nécessaires aux process ; quelle est la part d’utilisation de chacun ?

B) Il n’y a aucune indication sur le volume d’eaux traitées par la station d’épuration ni sur le volume des eaux rejetées ?

C) Si ces eaux rejetées, in fine, respectent la qualité du milieu naturel, pourquoi ne sont-elles pas réutilisées dans un cercle vertueux pour le refroidissement des fours plutôt que rejetées, ce qui pourrait réduire en partie les prélèvements d’eaux industrielles dont le volume total prévu est de 2,7 millions de m3 ?

D) les eaux ménagères seront prélevées sur la nappe phréatique à raison de 55 000 m3/an ; quelle sera la taxe à payer sur ce prélèvement et qui sera le débiteur, GPMM ou CARBON ?

 

Nous vous remercions pour votre participation à la concertation. 

Le réseau d’eau public industriel du Grand port maritime de Marseille permettrait de desservir la future usine CARBON. Cette eau est pompée dans le canal historique d’Arles, la station de pompage est située à Bouc précisément.

Ce canal prend sa source dans le Rhône au niveau d’Arles et est équipé d’un barrage anti-sel en aval de la station afin d’éviter les remontées d’eau de mer. La capacité annuelle de la station est de 90 millions de m³ d’eau non potable parmi lesquels 40 millions sont déjà distribués.

À ce jour, le besoin en eau brute et potable de l’usine est estimé à 2,7 millions de mètres cube par an. Sans optimisation des circuits en eau et rationalisation des besoins, la consommation annuelle de CARBON aurait été de plus de 8 millions de mètres cube par an. CARBON travaille encore à l’optimisation de la consommation d’eau.

À titre de comparaison, le débit du Rhône s’élève à 147,7 millions de mètres cube d’eau par jour (soit 6,156 millions de mètres cube par heure) et l’Étang de Berre contient près d’un milliard de m3 d’eau.

Au sein de l’usine, l’eau sera principalement utilisée pour : 

  • L’alimentation des circuits fermés de refroidissement des fours de cristallisation du silicium et de dépôt et diffusion sur les cellules ;
  • L’alimentation des circuits pour le traitement humide de surface des plaquettes et cellules (eau déionisée / osmosée) ;
  • L’alimentation des tours de lavage (absorbeurs-neutraliseurs) pour les gaz extraits du processus de fabrication ;
  • L’alimentation des réserves pour la lutte contre l’incendie ;
  • L’alimentation initiale de la cuve de sprinklage (extinction automatique en eau) ; Les besoins sanitaires et domestiques des salariés.

L’usine disposerait d’une boucle fermée pour le refroidissement des installations et d’un procédé de traitement, d’épuration et de recyclage qui permettrait notamment de réutiliser 67% de l’eau (les 33% restant étant notamment liés à la déperdition sous forme de vapeur d’eau lors du process de refroidissement des fours).

Les eaux issues des process de production des cellules et des panneaux photovoltaïques seraient récupérées, traitées spécifiquement grâce à un procédé de Zero Liquid Discharge (ZLD) permettant de rassembler les effluents (en particulier les acides et alcalins utilisés pour le lavage des wafers et la production de cellule) dans des boues, ensuite solidifiées pour être spécifiquement traitées. Ce procédé permet de retirer les matériaux polluants de l’eau ou des liquides, et de les réduire en déchets solides. Un traitement avancé (filtrage, dépollution, épuration) permettrait par ailleurs en fin de traitement de récupérer une eau propre qui serait réutilisée dans le process (recyclage) et en partie rejetée (1,3 million de m3) dans le milieu naturel (à ce jour encore à l’étude) conformément aux exigences réglementaires.

Les eaux nécessaires au refroidissement des fours seraient en circuit fermé (boucle), au sein duquel ne serait réinjecté que le différentiel lié aux pertes sous forme d’évaporation (1,3 million de m3). Des études sont lancées pour optimiser la condensation et récupération de ces vapeurs d’eau ainsi que la valorisation de la chaleur générée par ce processus.

Les eaux ménagères (sanitaires, restauration…) seraient traitées en interne au sein d’une station d’épuration dédiée puis rejetées dans le milieu naturel conformément aux exigences réglementaires.

Les eaux pluviales (en toiture en particulier) seraient en partie récupérées, utilisées, traitées pour être ensuite rejetées dans le milieu naturel conformément aux exigences réglementaires.

Toutes les informations relatives à l’eau sont précisées et développées aux pages 50 et 51 du dossier de concertation :

https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2023-08/CARBON-Dossier-de-concertation-WEB64.pdf

Également, vous pouvez prendre connaissance du compte-rendu de la réunion thématique dédiée à l’environnement et à la biodiversité : https://www.concertation-carbon-solar.com/wp-content/uploads/2023/09/VERBATIM-Reupubthem1-VF.pdf

Nous ne manquerons pas de revenir vers vous avec plus de précisions lorsque les études auront été menées à leurs termes.